Fonctionnement

c’est l’heure de décider.

Photographier c’est aussi, et presque surtout, éditer. Savoir se détacher de l’émotion de la prise de vues, oublier les moments de grâce lorsque la lumière se met en place dans le viseur, que le sujet et l’oeil s’alignent avec son soi. Il faut refroidir, oublier le moment d’extase pour pouvoir faire naitre une photographie. Elle n’existera que lorsqu’on choisit, après, plus tard, de lui donner un espace d’existence, une possibilité d’être regardée, touchée aussi parfois.

Ironiquement, le Photographe n’est pas le mieux placé pour cet exercice de sélection. Non qu’il ne s’intéresse pas aux goûts du moment (quoique) mais ses intenses émotions jusqu’au déclenchement risquent le griser, lui faire perdre de vue que l’image ne fonctionne pas, le contenu est là mais imperceptible. Ou, au contraire, saoulé par une essence, il ne voit plus l’ensemble, une cohésion d’éléments qui guide si bien vers cet éclat de lumière.

Donc il faut décider. Se sentir serein d’abord puis retenir ou pas.

Je vais utiliser cette tribune quasi confidentielle pour publier ces images en suspens, piégées entre ma confiance et l’oubli.